TEXTE ORIGINAL PAR MATT GERDES (SQUIRREL). TRADUCTION PAR ROCH MALNUIT (ROCK DROP).

 

(À lire au préalable Partie 1 : MATOS DE BASE : QUAND ET QUOI ACHETER ?)

Entrainement préalable au BASE jump : apprendre à sauter en BASE tout en apprenant à piloter une voile de BASE, devrait se faire séparément pour beaucoup de gens, même s’ils n’en prennent pas conscience dès leurs débuts. Si vous vous présentez à votre premier saut de BASE (un pont, espérons-le) vous devez connaître la plage de contrôle de votre voile, son point de décrochage, comment effectuer un virage rapide à 180° à l’aide des arrières ou des freins, et comment rejoindre le poser après une approche verticale ou loin du terrain par exemple. Vous serez alors en avance sur vos besoins. Ajoutez à cela des compétences de pliage particulières et vous apprendrez beaucoup plus de vos premiers sauts, alors que de nombreuses personnes tâtonneront dans leurs pliages et atterriront dans les buissons.

Comment je dois faire ? Suivez un cours conçu pour vous préparer à vos premiers sauts de BASE.

En ce qui concerne l’éducation préalable à vos premiers sauts de BASE, il existe des cours unique au monde : Next Level Elevated BASE Skills Course. Vous pourrez apprendre tout ce que nous avons présenté dans la partie 1 de cet article, et bien plus encore. Ces stages englobent non seulement toutes les compétences et exercices avec une voile de BASE, mais également les risques liés au posées dans l’eau (avec un exercice d’emmêlage dans une piscine), le montage et la configuration de votre matériel pour différents temps de chute, et la préparation mentale et physique (y compris des exercices de proprioception amusants) pour les sauts d’objets fixes. Les cours Next Level ont lieu dans les centres du parachutisme du monde entier et vous donnent les outils dont vous avez besoin pour tirer le meilleur de votre stage d’initiation futur et de votre progression en BASE Jump.

Même si vous ne suivez aucun cours précédent vos premiers sauts de BASE, faites au moins quelques sauts avec votre voile de BASE. Encore une fois, lisez la partie 1 pour en savoir plus à ce sujet. Chaque saut dans votre centre de parachutisme local vous donnera 10 fois plus de temps pour connaître votre voile. Profitez de ce temps et de cette altitude. Soyez agressif avec votre parachute, afin de pouvoir maîtriser votre voile dans toute sa plage de contrôle. Mais lorsque vous recevez des conseils dans votre centre, gardez à l’esprit que faire quelques sauts de BASE et vraiment savoir comment piloter une voile de BASE sont deux choses différentes. 

Apprendre à faire du BASE Jump
Si vous envisagez un stage, faites des recherches avant de vous engager et demandez le contenu des cours, combien de temps ils durent et où ils auront lieu.

Alors plutôt faire un stage ou trouver un mentor ?
Je recommande fortement de faire les deux. Trouvez-vous un mentor et faites le meilleur stage. Il y aura des oublis pendant votre stage et votre mentor va également oublier certains détails, et il y a des choses que vous devez savoir absolument que les deux manqueront éventuellement. Obtenez toute l’aide que vous pouvez et essayez d’absorber chaque information recommandé par les base jumpers expérimentés avec lesquels vous entrez en contact, puis décidez de ce qui fonctionne pour vous.

Examinez les motivations de chaque « instructeur » de BASE qui tente de vous vendre leurs équipements. Si votre instructeur vous dit que vous devez lui acheter du matériel, ou que vous ne devez acheter du matériel uniquement d’une marque en particulier, alors peut-être prenez du recul. C’est à vous de faire vos recherches et d’apprendre ce qui est disponible sur le marché pour les choix d’équipement et ce qui est approprié pour le type de saut qui vous intéresse. Le BASE jump est une responsabilité individuelle et une prise de décision délibérée et consciente. Utilisez votre propre responsabilité à votre avantage et pensez par vous-même.

Pour le meilleur ou pour le pire, le BASE est devenu un marché. Même si c’est un petit marché, il y a des gens qui sont financièrement investis pour vous donner des conseils spécifiques sur une marque.

Quel équipement acheter :
Toutes les voiles de BASE sont peu performantes (en comparaisons aux voiles de parachutisme principales) et conviennent à un parachutiste avec plus de 200 sauts d’avion. Peu importe la voile que vous achetez, je suis sûr qu’elle sera plus grande que la voile avec laquelle vous avez fait vos débuts en parachutisme, et une maniabilité moins bonne et avec moins de ressources aux poser. Elle sera plus lente, et elle aura probablement moins de portance et de pénétration face au vent que la voile en Porosité Zéro à 9 cellules que vous sautez probablement. Toutes ces caractéristiques devront être adaptées. Toutes les fonctionnalités des voiles de BASE peuvent être décrites par de belles présentations détaillées sur les sites des fabricants, elles restent cependant des voiles pour le BASE jump de faible porosité à 7 cellules conçus pour être utilisés avec une faible charge alaire (généralement à environ 0,7 lb par pied carré).

Quelques conseils de base : achetez du neuf ! Si vous le pouvez, évitez les équipements dont l’histoire est inconnue. Les parachutes de BASE ont besoin d’un resuspentage fréquent et d’un entretien plus attentif que les parachutes d’avion (les commandes de freins, par exemple, sollicitent plus de charges, d’usure et sont sans doute plus critiques pour votre sécurité). Ce n’est pas que vous n’avez pas de voile de réserve en BASE, c’est que vous n’avez qu’une seule réserve. Choisissez donc la bonne voile.

Envisagez sérieusement le tissu léger : le tissu ultra léger et peu volumineux (le meilleur est sans aucun doute le PN9 de Porcher Sport), est maintenant utilisé en BASE depuis plus de dix ans. Grâce à la science, les parachutes en tissu léger se sont révélé offrir de meilleurs comportements d’ouverture, se plient plus facilement, s’insèrent dans des conteneurs plus petits et sont plus léger pour marcher ou grimper pendant de longues heures. À moins que vous n’atterrissiez à chaque fois dans des buissons épineux ou du sable, un parachute léger vous conviendra probablement. Lisez cet article sur Tissu Léger pour en savoir plus.

Bords d’attaque en Porosité Zéro (ZP) : comme pour le tissu léger, le développement est sur cet aspect de la conception du parachute depuis un certain temps. Un bord d’attaque en ZP améliore la longévité du parachute, la pénétration dans l’air, la ressource au posé et les performances d’ouverture. Plus d’une décennie d’utilisation généralisée sur le terrain dans toutes les applications en BASE a prouvé qu’un bord d’attaque en Porosité Zéro est un avantage significatif pour un coût minimal. En ce qui concerne la porosité et l’aérodynamique, nous pouvons passer en revue certains faits objectifs qui valorise l’utilisation des tissus légers et des bords d’attaque en ZP :
– La porosité est un élément essentiel de la conception et de la fonction de la voile.
– Une porosité importante diminue les performances de glisse et de ressource.
– Le bord d’attaque est la partie la plus critique du profil aérodynamique, et une porosité inférieure ou nulle est un avantage certain.
– Le tissu léger (PN9) se dégrade plus rapidement (car la porosité augmente plus rapidement avec le temps et l’utilisation) que l’équivalent de poids standard (PN1). Faire des bords d’attaque en PN9 est une option moins durable et moins performante.
– Une porosité plus élevée sur le bord d’attaque en particulier, diminue les performances de pénétrations et de ressources.
– Une porosité plus élevée en bord d’attaque modifie le comportement d’ouverture, réduisant sa vitesse d’ouverture et sa consistance (tous les autres facteurs étant égaux).
Le tissu en Porosité Zéro a moins de porosité (presque zéro) que le matériau ultra léger de faible volume (0-3cfm).

Parlez à vos amis : demander ce que les gens autour de vous utilise comme matériel et demandez-leur aussi ce qu’ils ont essayé d’autre.

Parlez aux fabricants : le matériel évolue. Croyez-le ou non, certains nouveaux parachutes sont meilleurs que les anciens et les fabricants peuvent vous expliquer ces progrès.

N’achetez pas au rabais : car vous en aurez seulement pour votre argent. Est-ce qu’économiser quelques centaines d’euros vaut la peine d’acheter un parachute qui ne fonctionnera pas aussi bien pour des sauts glisseur bas, ou conviendra-t-il aux sauts de dérives et à l’utilisation d’une wingsuit ? A mon avis non. Vos amis vont vous proposer de vous amener à un objet bas pour lequel vous voudrez ces ouvertures en intrados supplémentaires qui étaient un peu plus cher, et sur cette longue randonnée pour laquelle vous allez vouloir une configuration plus légère. Ne vous trompez pas lors de votre sélection sur les performances et le confort de votre parachute, en pensant sauver l’équivalent de quelques sauts en parachute. Chaque grand fabricant propose des parachutes légers et polyvalents. Achetez celui-là.

Partie 1 : Quand et quoi acheter comme matériel de BASE ?